Ce ne sont pas les accidents de la route ni le cancer du sein qui tuent le plus de Françaises mais bien les maladies cardiaques. Chaque jour 200 femmes succombent à une maladie cardiovasculaire souligne le Dr Claire Mounier Vehier cardiologue, cofondatrice de Agir pour le cœur des femmes. Ce fléau est dû à un défaut de prévention, une méconnaissance des symptômes féminins qui diffèrent de ceux des hommes, une prise en charge trop tardive.
Il faut savoir que les affections cardiaques touchent les femmes de plus en plus jeunes.
En cause : notamment le mode de vie de plus en plus stressant et sédentaire mais aussi des facteurs de risques qui leur sont spécifiques à savoir : une ménopause tardive, des premières règles précoces (avant 11 ans), prise de la pilule sur le long cours surtout si elle est associée au tabagisme, le syndrome des ovaires polykystites, l’endométriose, l’hypertension durant la grossesse, le cancer du sein. A cela s’ajoutent les facteurs de risques communs aux deux sexes comme l’âge, le tabagisme, l’excès de mauvais cholestérol, le diabète, l’obésité, l’hérédité… La cardiologue sensibilise aussi sur les facteurs insuffisamment prises en compte comme le stress découlant de la charge mentale au travail et à la maison, touchant deux fois plus la femme que l’homme.
Les femmes ont également tendance à minimiser leurs symptômes et passer leur santé au second plan après leurs enfants, le mari, le travail. Il est connu que 81% des femmes se soucient plus de la santé de leurs proches que de la leur et 77% repoussent leurs consultions médicales ce qui malheureusement retarde le diagnostic.
Quels sont les signes avant-coureurs d’un infarctus au féminin ? Souffle court,essoufflement à l’effort, difficultés respiratoires ; Syndromes grippaux, troubles digestifs, nausées, vomissements ; Douleur ponctuelle dans le haut du dos, dans l’épaule gauche ou droite, dans le cou ; Fatigue ou faiblesse persistante ; Sentiment d’angoisse, d’anxiété, perte d ‘appétit, malaise ; Oppression thoracique, palpitations.
Il s’agit là d’une situation d’extrême urgence nécessitant d’appeler le Samu au 15, pour une hospitalisation d’urgence.
Comme vous venez de le voir, chez la femme, les symptômes sont peu spécifiques beaucoup moins que chez l’homme. Chez la femme en train de faire un infarctus, les symptômes passent bien souvent inaperçus, mis sur le compte du stress, de la fatigue voire d’un syndrome grippal. Ce qui fait que la prise en charge est souvent tardive. Or comme le témoigne Pr. Claire Mounier-Vehier, cardiologue, « Les femmes se remettent moins facilement d’un infarctus. Leurs artères sont plus fines et plus fragile que celles d’un homme.